LE PROGRAMME DU SPECTACLE

Théâtre des Abbesses 14 et 15 / 6 / 2012

Programme du spectacle en français

POLIKRATOS (GRÈCE)

VILLE_ÉTAT

En grEc surtitré

DRAMATURGIE

Kanigunda

TRADUCTION iro sia•iaki,

timon Koulmassis

MISE EN SCÈNE

Yannis Leontaris

DÉCORS & COSTUMES

thalia istikopoulou

LUMIÈRES

Maria gosadinou

CHORÉGRAPHIE

Haris Pehlivanidis

AVEC

Maria Kechagioglou

giorgos Frintzilas

Maria Maganari

rebecca tsiligaridou

EÚàhimis theou

Anthi Efstratiadou

coProduction

Centre culturel Onassis,

Cie Kanigunda

PrEMièrE 26 avril 2011,

Centre culturel Onassis

AvEc LE soutiEn dE l’ONDA

À l'occasion de Chantiers d’Europe

2012, la ville de Paris accueille

trois auteurs grecs dans le cadre

de son programme de résidence

à la Cité internationale des Arts :

Sakis Serafas, Vangelis Hatziyannidis

et Akis Dimou.

YAnnis LEontAris i coMPAgniE KAnigundA

Né à Athènes en 1965, agrégé de Lettres et docteur en

Littérature comparée (Paris X-Nanterre), Yannis Leontaris

est actuellement assistant professeur à l’université Aristote

de Thessalonique (département de Théâtre).

Entre 1989 et 2002 il a travaillé comme réalisateur

de cinéma, primé à plusieurs reprises. Il a fondé en 2005

la compagnie Kanigunda avec les comédiens

Maria Kechagioglou, Maria Maganari, Giorgos Frintzilas

et Rebecca Tsiligaridou, et travaille comme traducteur

et metteur en scène de théâtre. Kanigunda n’est pas

un groupe de théâtre au sens classique, mais un collectif

dont le travail vise à la compréhension profonde

des textes, entre improvisation et documentation.

Quelles sont les thématiques de la pièce, comment et pourquoi les abordez-vous?

À partir d’une phrase célèbre du “Père de la nation” Constantin Caramanlis qui,

dans les années 90 avait déclaré que « la Grèce est devenue un grand asile psychiatrique

», nous proposons une métaphore ironique qui lie l’histoire de la ville

d’Athènes à celle de Dromokaitio, le plus grand asile psychiatrique de la ville.

Nous sommes partis de la situation actuelle d’Athènes, en cette période de crise

économique, pour observer le déclin d’une ville qui fut le lieu de la naissance de la

démocratie et qui, actuellement, subit les conséquences de la corruption de la classe

politique grecque ainsi que de la dictature des “marchés”. Nous montrons les

traces de ce déclin dans la vie des citoyens: dépression, crises d’angoisse, suicides,

phobies…. Nous sommes également concernés et inquiets par le racisme et la ré -

apparition de l’extrême-droite en Grèce.

Nous travaillons sur plusieurs strates qui se sont accumulées, et qui sont d’ailleurs

visibles dans la ville : la période classique (Ve siècle avant J.C.), l’occupation allemande

(1941-1944), la guerre civile (1944-1949), la dictature des colonels (1967-

1974) et enfin, les années de la crise économique (2009-2011), en un va-et-vient

entre ces différentes périodes. À travers les personnages de la pièce, le père de la

nation, le financier, le général, le philosophe, le maire d’Athènes…, nous touchons

à des sujets dont on ne parle jamais en Grèce, des tabous sur de graves décisions

et malversations qui ont conduits à ce qui nous arrive aujourd’hui.

dans quelles conditions avez-vous créé cette pièce, comment avez-vous travaillé,

quand, où?

Le spectacle est l’aboutissement d’un travail collectif qui a duré neuf mois, dont

six ont été consacré à un gros travail de recherche sur des documents historiques

dans les bibliothèques universitaires et les archives de la ville. La moitié du texte

se base sur des documents (archives historiques, articles de presse, œuvres littéraires),

dont nous avons fait la synthèse, et le reste est le fruit d’improvisations.

Nous avons pu travailler ce matériau sur une durée longue, ce qui est facilité par

le fait que pour nos répétitions nous avons la chance de pouvoir disposer d’un

sous-sol au centre d’Athènes.

Quelle est la situation de la compagnie aujourd’hui et comment voyez-vous votre

développement dans l’avenir?

La compagnie Kanigunda produit ses spectacles depuis 2005 dont trois ont reçu

des subventions de l’état. Actuellement nous présentons le spectacle L’Entre-deux

guerres, qui constitue d’une certaine façon la suite de Poli-Kratos, puisque nous

nous nous concentrons sur la période 1920-1936, que nous n’avions pas abordée.

Nous nous posons des questions sur les analogies avec la crise économique

actuelle. Notre prochain projet aura pour titre Humanismus 3. Il s’agira d’une trilogie

sur les valeurs de l’humanisme, à partir de trois pièces : Cercles/Fictions de

Joël Pommerat, Danse Delhi d’Ivan Viripaev et La Cerisaie d’Anton Tchekhov.

 


 
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