Spécimen caractéristique du néoromantisme, l'œuvre de Hofmannsthal -directement influencée par les premiers ouvrages psychanalytiques de Freud- réélabore le mythe des Atrides en focalisant sur la violence des relations interpersonnelles et transpose l'intrigue au Proche-Orient. Il s'agit d'une guerre d'idées sans merci qui éclate dans une maison claustrophobe où le foyer familial s'est transformé en champ de bataille. Cette guerre éclaire une série de motifs thématiques que la représentation s'efforce de mettre en avant: l'idée du dévouement, la force de l'oubli par rapport à la mémoire, l' « institutionnalisation » et l'enfermement dans le noyau clos d'une famille, la rhétorique de la violence, tout ce qui reste une fois que le sang a coulé. Il s'agit d'une représentation « de chambre », d'une « bataille » en espace clos où les « voix » sont les protagonistes.
Les spectateurs de la représentation sont invités à écouter mais aussi à « voir », puisque dans plusieurs cas les personnages s'adressent à eux, leur demandant une alliance tacite. Les acteurs sont continuellement présents sur la scène, en tant que spectateurs ou en tant que personnes agissant.
L'œuvre est présentée dans la première traduction grecque, réalisée par Constantinos Chatzopoulos en 1911. La mise en scène est de Yannis Leontaris, tandis que les décors et la musique sont le fruit d'un travail collectif.
Les acteurs: Maria Kechagioglou, Revekka Tsiligaridou, Maria Maganari et Giorgos Frintzilas.
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